Lundi matin, 7h, on débarque chez Casuarina notre nouvel employeur. Les ouvriers semblent très fatigués lorsqu'ils grimpent sur les remorques des tracteurs qui les amènent dans les vergers. Parfois plus d'une dizaine de minutes de route pour atteindre les pommiers. Nous grimpons dans l'un d'entre eux sans trop savoir ce qui nous attend avec un sac en toile pouvant contenir 15 kg de pommes. Suivant les règles de la ferme, nous avons 3 jours payés à l'heure d'entrainement avant d'ataquer au contrat, payés 32 à 38 dollars la bin de 350 kg de pommes.
Autant dire que nous n'avons pas été déçus du voyage ! Une technique pas si évidente qui consiste à remplir le sac sans casser les pommes et à le deverser dans la bin et ce, en équipes de 3 et le plus rapidement possible. Les pommes doivent obéir à un cahier des charges précis couleur et taille en fonction de la variété. Le strip picking consiste à prendre tout ce qu'il y a sur le pommier sans trop se poser de question, juste en jettant les mauvais fruits par terre payé 32 dollars la bin et le Select picking qui consiste à prendre uniquement certaines pommes en en laissant sur l'arbre pour un deuxième passage payé 37 dollars la bin. Un conducteur de tracteur est désigné (moi hihi) et doit bouger le tracteur en fonction de l'avancement du pickage.
Les premiers jours sont difficiles, douloureux pour tout le corps et particulièrement le dos. On travaille parfois dans des conditions climatiques épouventables, sous des pluies torrentielles et toujours avec de bonnes surprises au niveau de la faune locale (grenouilles, ibis, peroquets, araignées et autres escargots et cloportes qui rafollent des pommes). Nous devons escalader tous les jours des pommiers de Granny Smith, Fudji, Royal Gala ou autre Rosy Glow pour nous payer convenablement. La chance aidant beaucoup dans la distributions des rangées de pommiers à cueillir, bonne rangée sans trop de feuilles, beaucoup de belles pommes et parfois mauvaise rangée car mal orientée avec arbres trop grands trop feuillus et peu de pommes... Je n'ai pas trop à me plaindre à ce niveau là, j'ai plutôt été bien servi, étant même basculé une semaine sur l'élagage payé à l'heure.
Un mois et demi plus tard, Damien et Eva abandonnent et partent vers le nord. On se retrouve avec Carole sans voiture et hésitant à continuer sachant que malgré l'intensité du travail, ça paye plutôt bien ! Nous avons été choisis par exemple pour cueillir une variété particulièrement interessante qui nous a raporté plus de 250 dollars la jounée (200 euros) pendant près d'une semaine ! Autant dire qu'en serrant un peu les dents, on pourrait se payer le luxe de ne plus avoir besoin de travailler jusqu'a la fin du voyage ! Le boss a fini de nous décider en mettant une carrotte particulièrement viscieuse en place consistant à payer 5 dollars de plus la bin si et seulement si on fnit la saison (afin de conserver les ouvriers qui partent les uns après les autres, découragés). La fin de saison finissant 15 jours plus tard, on demande à Marie si elle peut nous préter sa voiture pour cette période, ce qu'elle accepte sans hésiter moyennant 20 dollars la semaine + le pétrole.
Ayant fait un déja très beau voyage en Australie, des idées de vacances en Asie nous trottant dans la tête, nous nous décidons pour rester.
Après 2 mois dans les pommes et prêt de 6500 dollars gagnés, fiers de notre perfomance, nous quittons les vergers sans regrets ! Sans aucun doute le picking le plus lucratif que j'ai fait en Australie à près de 900 dollars les 5 jours de travail (750 euros).
18 mai 2012; les vacances peuvent commencer !!